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La répartition,
cette dette qu’on ignore !
En matière de
dette publique, c’est l’arbre qui cache la forêt. Toute l’attention est
accordée à ce que les comptables nationaux appellent dette « explicite »
et qu’ils distinguent de la dette « implicite », résultant des
engagements non contractuels tels les retraites par répartition. Pourtant,
c’est ce sont ces derniers qui portent le plus de dangers à long terme.
La dette « explicite »
est composée des dettes que les administrations publiques se sont engagées à
honorer dans le futur, soit par contrat, soit en fonction de dispositions légales.
Cette dette, qui s’accroît continuellement depuis 20 ans au gré des déficits,
représente aujourd’hui entre 66% du PIB.
Or ce chiffre,
largement médiatisé, ne tient pas compte des promesses faites par les caisses
de retraite par répartition à leurs cotisants et anciens cotisants. Ces
engagements, considérés comme « implicites » par les comptables
nationaux, représentent des montant sans commune mesure avec ceux portés à la
connaissance du grand public. Un chiffrage récent de l’INSEE vient de les évaluer
à 390% du PIB, soit 6 500 milliards. Ce chiffre, calculé avec la méthode des
droits acquis, utilisée pour chiffrer les engagements des entreprises privées,
représente trente ans de cotisations retraite. Il correspond aux réserves qui
auraient du être accumulées par un système de retraite par capitalisation,
correctement provisionné.
Il est incompréhensible
qu’on chiffre la dette publique sans prendre en compte les engagements
pris par les caisses de retraite de répartition vis à vis des actifs et des
retraités. La dette publique est sans rapport avec les 1 167 milliards du
rapport Pébereau, elle avoisine les 7 700 milliards.
Pour
en savoir plus : télécharger le chapitre "Evaluer les engagements
implicites des systèmes de retraite", Didier Blanchet et Jean-François
Ouvrard, in l'Economie Française 2006/2007 - INSEE, juin 2006
(Format PDF : 514 ko)
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